Dans une première partie de 1959 à 1981, nous nous intéresserons aux effets directs de la démocratisation quantitative de l'école sur les contenus de la discipline. Nous verrons qu'il n'y a que cet aspect qui est impacté par l'ouverture du collège à tous et qui d'ailleurs est davantage issu du champ social que des politiques menées. L'EPS à cette période reste relativement hermétique à ce flux d'élèves nouvellement arrivé sur les bancs du secondaire bien qu'elle soit dispensée à tous et obligatoire aux examens du BAC.

En premier lieu, l'ouverture du collège s'impose à tous dans un souci de former des personnes qualifiées et de rehausser le niveau des Français pour être concurrentiel.
En effet, durant la cinquième république, De Gaulle est au pouvoir et vise une politique de prestige et de grandeur. Les derniers résultats de l'OCDE de cette période viennent pointer du doigt le retard économique et éducatif de la France. Dans une société en pleine expansion, le pays a besoin de main d'oeuvre qualifiée et ne peut plus se baser uniquement sur l'élite. L'économie a besoin "de moins de bras et de plus de cerveaux" (PROST 1968).
L'idée politique est d'exploiter le système scolaire comme "un levier du développement économique, social et culturel assurant la production du capital humain" (Vasconcellos 2000).
La société est en pleine mutation, Jean FOURASTIER parle des trente glorieuses avec une hausse du pouvoir d'achat et une hausse de la consommation.
On voit donc apparaître de nouvelles classes sociales qui ont besoin d'accéder à la formation.
L'enjeu durant cette période est d'ouvrir l'école à tous les élèves afin d'augmenter le niveau d'instruction de la population.

Face à ce constat et pour répondre à ce besoin de formation, la période de démocratisation débute dès 1959 avec la réforme Berthoin et en 1963 la réforme Fouchet. Elles instaurent successivement la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à seize ans, le cycle d'observation en sixième et