Politique monétaire et inflation
Introduction : Depuis le traité de Maastricht de 1992 créant la monnaie unique, l’inflation est considérée comme la cible prioritaire – ou l’ennemi – de la politique monétaire dans l’Union européenne. L’inflation désigne le phénomène de hausse durable et permanente des prix des biens et des services. Quant à la politique monétaire, elle consiste à réguler (c’est-à-dire à contrôler) la masse monétaire afin d’approvisionner en monnaie le système économique pour permettre les transactions marchandes des agents. Depuis 1999, cette politique monétaire est confiée dans la zone euro à la Banque centrale européenne (BCE). L’inflation est considérée comme néfaste pour l’économie car : d’une part, elle réduit le pouvoir d’achat des ménages ; d’autre part, elle provoque une dépréciation de la monnaie ; enfin, elle nuit à la compétitivité et à la capacité d’exportation des entreprises, ce qui se répercute négativement sur le commerce extérieur d’un pays. C’est pourquoi la politique monétaire a reçu pour objectif prioritaire de maîtriser l’inflation, c’est-à-dire de préserver une certaine stabilité des prix (ex-article 105 du traité de Rome, qui devient art 127 TFUE à compter de l’entrée en vigueur du er traité de Lisbonne prévue pour le 1 décembre 2009). La BCE a défini la stabilité des prix comme un taux d’inflation ne dépassant pas 2 % dans la zone euro, par an et en moyenne. On peut alors se demander comment la politique monétaire est utilisée pour atteindre cet objectif. Pour répondre à cette question, nous présenterons les instruments de la politique monétaire (I) et nous montrerons leurs conséquences sur l’inflation (II).
I. Les instruments de la politique monétaire
A. Le contrôle de la masse monétaire taux directeur : se répercute sur les taux d’intérêt et le coût des crédits demandés par les agents économiques taux directeur : se répercute donc sur la masse monétaire (par le biais de la création de monnaie