Place de l’ironie et de l’humour dans le guépard
I - Ironie, dérision et persiflage.
L'irrévérence est l'un des traits caractéristiques de l'écriture lampedusienne. L'ironie ponctue le roman, par laquelle le narrateur relève les mensonges de son protagoniste. Lorsque le Prince se rend chez Mariannina, il se convainc qu'il se confessera au Père Pirrone le lendemain. Or le lecteur sait qu'il ne le fera pas. Conceta remet " à plus tard" le plaisir d'admirer la bague que Tancredi offre a Angelica, plaisir qui est en réalité une corvée. Le texte aime tourner en dérision les situations et les personnages. Le père Pirrone est le témoin silencieux du dialogue qui ouvre les négociations entre Le Prince et Sedàra au sujet du mariage d'Angelica et de Tancredi. Le lecteur qui peut lire les pensées du jésuite, rétablit la vérité sur le neveu du Prince. Angelica, malgré tous ses efforts pour être parfaite au bal, prononce à plusieurs reprises dans un français estropié : " Monsù". De même, le persiflage est le procédé le plus utilisé pour peindre les Piémontais et les bourgeois.
II - Humour et humour noir.
L aime les traits d'esprit. L'humour est donc omniprésent dans le texte. Il s'exprime notamment à travers le Prince qui manifeste sa lucidité et son acceptation consciente de l'écart irrévocable entre l'idéal et le réel. C'est ainsi que " du haut de son inexpugnable courtoisie", il accepte de recevoir dans sa villa le général toscan et le comte milanais, dont l'ingénuité frôle la bêtises. Dans la bibliothèque des Ponteleone, le Prince contemple le tableau de Greuze : son regard sir la mort est dépourvu de pathos et l'humour se transforme en humour noir quand il se même au goût macabre.
III - Contre le sentimentalisme.
Le texte manifeste un parti pris contre le sentimentalisme. Ainsi, les airs d'opéra se sont incorporés dans la narration que pour tourner en dérision le mélodrame. Le narrateur omniscient et les interventions de la voix entre parenthèses