Piercing
On ne saurait sans doute pas grand-chose des piercings au Moyen Âge sans les images d’un Bosch ou d’un Daret. Demain, les historiens de notre époque devront peut-être également se contenter d’images. En effet, le succès croissant de la crémation rend probable la mort prochaine de l’archéologie funéraire : il sera alors impossible d’étudier sur les squelettes les ornements qui auront disparu parmi les cendres. Cette fin possible de l’archéologie funéraire compromettra certains rapprochements riches de sens, comme l’exposition London bodies au Museum of London a su le faire récemment en 1998. De façon fort pertinente, elle se concluait par une photographie montrant de jeunes Londoniens aux visages ornés de nombreux piercings. Ces piercings côtoyaient d’autres marques pratiquées bon gré mal gré sur le corps depuis la préhistoire : amputations, dents usées par le frottement d’une pipe en verre au XVIIe siècle, cage thoracique comprimée par l’usage des corsets, etc. On ne pouvait mieux souligner que le souci de parer le corps, fût-ce en y portant atteinte, est une réalité anthropologique, qui a traversé toutes les époques. Loin