Pied diabétique et pansements à l'argent
QUID DES PANSEMENTS À L’ARGENT DANS LES PLAIES DU PIED DIABÉTIQUE ?
Au cours de ces dernières années, de nombreux dispositifs à base d’argent ont fait peu à peu leur apparition au sein de la multitude de pansements déjà disponibles. L’utilisation des ions argent et le développement de pansements en contenant reposent sur les propriétés anti-infectieuses de l’argent. En effet, l’argent possède une action bactériostatique et une toxicité pour de multiples composants cellulaires bactériens. Cependant en l'absence d'études rigoureuses, leur indication reste encore à préciser.
Pansements à l’argent… et colonisation critique !
La peau est physiologiquement colonisée par des espèces bactériennes peu virulentes, issues de la flore commensale cutanée, des flores endogènes ou de l’environnement. Toute plaie est obligatoirement colonisée et pour certains, cette flore de colonisation aurait un rôle bénéfique sur la cicatrisation.
L’infection, processus pathologique caractérisé par une destruction tissulaire avec réaction de l’hôte, est à distinguer de la colonisation. Cette distinction est parfois délicate à faire, notamment dans les plaies du diabétique, chez qui la neuropathie et l’artériopathie abâtardissent les signes habituels de l’infection [1].
Certains auteurs suggèrent l’existence d’un continuum entre la colonisation et l’infection d’une plaie, débouchant sur la notion de «colonisation critique », stade de prolifération bactérienne précédant l'infection. Ce concept, fondé sur la concentration locale en bactéries, est cependant discutable dans la mesure où il ne prend pas en compte le potentiel de virulence bactérien et la résistance de l'hôte : le déclenchement d’une infection est en effet un produit complexe entre concentration bactérienne, virulence et réceptivité de l’hôte.
La colonisation simple doit être respectée alors que l'infection qui interrompt le processus normal de cicatrisation doit être diagnostiquée et énergiquement traitée