Philosophie
I- Un effet de la misère de l’homme
1) L’homme est un être imparfait
Le divertissement prouve que l’homme est malheureux. Si l’homme se divertit, c’est qu’il a besoin de se détourner de la misère de sa condition : il n’a su se guérir des maux que sont son incomplétude et sa folie (« n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance »). L’homme est un mortel limité, qui sens bien que sa présence n’est pas nécessaire à l’ordre du monde, qu’il aurait pu ne pas être sans que l’ordre de l’univers en soit changé (« je sens que je puis n’avoir rien été », nous dit Pascal en exprimant une de ces vérités du cœur, indémontrable mais indubitable). Pascal, dans la liasse VIII, multiplie alors les formules négatives, en usant presque de pléonasmes pour insister sur ce malheur de l’homme : « le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près ». L’homme est vain et c’est ce qui l’amène à se divertir.
2) Pour cacher sa misère l’homme se divertit.
Le divertissement est en effet une conséquence de cet état malheureux de l’homme. Le but est simple : se rendre « heureux », un terme que Pascal répète sans cesse. L’homme veut « être heureux et ne veut qu’être heureux ». Il lui est alors nécessaire d’oublier tout ce qui fait le tragique de sa condition, et se détourne vers le divertissement, que Pascal définit ainsi : « occupation violente et impétueuse qui les détourne de penser à soi ». Il prend l’exemple de ce père de famille qui a perdu son fils et se lance dans une agitation qui lui fait fuir la pensée de la