La conscience de soi pourrait se definir comme si l’homme avait connaissance de ses actes et de ses pensées. Or j’ai beau me connaître, savoir par exemple que je suis colérique, et pourtant il m’arrive parfois d’être emporté par cette colère, perdant ainsi tout le contrôle de ma personne et la maîtrise que j’exerçais sur moi-même. Cet état de violence passager prend possession de mon corps, de mon esprit et me livre à une forte agitation et agressivité. Pourtant si j’avais pleinement conscience de moi-même je pourrai progressivement apprendre à me maîtriser. Si avoir conscience de soi revient à être capable d’agir sur soi, il devrait alors être simple de se maîtriser ; est-il suffisant de dire qu’avoir conscience de soi permet la maîtrise de soi ? (comme le penserait l’opinion commune c’est à dire la Doxa).
Mais alors, est-ce donc la conscience de soi ou plutôt la raison, la volonté qui permettrait d’arriver à la maîtrise de soi ? D’ailleurs une maîtrise de soi est-elle réellement possible ? Il nous faudra donc voir si il y a un véritable lien entre conscience et maîtrise de soi, pour ensuite se poser la question de la volonté par rapport à la maîtrise de soi et enfin sur la possibilité d’une réelle maîtrise de notre personne.

I.

A première vue, avoir conscience de soi permet de se maîtriser et il serait même paradoxal de penser le contraire. En effet, la conscience de soi peut revenir à prendre conscience des perceptions qui nous entourent ; cette prise de conscience me permet de me représenter avec le monde avec objectivité, recul. Ainsi, une dualité de ma personne surgit, j’arrive à faire la distinction entre le moi et le non moi. Grâce à cette reconnaissance, j’arriverai à m’analyser et je pourrai éventuellement modifier ces perceptions en agissant sur moi-même. Par exemple, j’ai une forte tendance colérique qui m’envahie occasionellement, mais je sais que par l’entraînement et l’expérience je pourrai contrôler mon comportement, prendre le dessus sur