Philosophie : le langage, bourdieu
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Le langage est la particularité de l’homme, il est en grande partie ce qui le distingue de l’animal. Il est une convention formée naturellement par les hommes entre eux qui leur permet de communiquer et de se comprendre. Le langage implique donc le corps, puisque c’est par le corps que l’homme exprime sa pensée ; avec sa bouche, avec des gestes, avec ses cordes vocales. Il y a donc une perpétuelle interaction entre ce que l’on appelle son « âme » (à savoir sa pensée, sa capacité de raisonnement, ses émotions) et son corps, puisqu’à travers ce qu’il va dire, un autre entendra son raisonnement. Or, selon le sociologue Pierre Bourdieu, « le corps fonctionne comme un langage, par lequel on est parlé plus que l’on ne parle ». Peut-on donc parler d’un autre langage du corps, autre que celui que l’on utilise pour s’exprimer ? Le corps s’exprime-t-il de lui-même ? Traduit-il une pensée malgré lui, ou y a-t-il une « lecture » du corps par laquelle on peut « lire » l’individu lui-même ? Si le langage par la parole est cette capacité à formuler une pensée dans le but de se faire comprendre, y a-t-il une autre sorte de langage, par le corps, que l’individu ne maîtrise pas cette fois et qui le dévoile malgré lui ? Et si l’on parle d’un corps qui dévoilerait malgré nous des informations sur notre personne, d’un corps par lequel l’on est parlé, ne peut-on pas parlé d’un corps par lequel l’on est interprété ? Cette interprétation est-elle toujours bonne ou va-t-elle se former en fonction de ce que croit percevoir de nous un autre individu ? Cet autre langage du corps est-il donc plus fidèle que celui de la parole ? Ou peut-il exprimer autre chose que ce que nous sommes ? Autant d’interrogations auxquelles cette analyse tentera de répondre, d’abord en parlant du corps comme outil, par lequel celui-ci s’exprime en tant que personne particulière et permet une interaction entre les individus, ensuite en développant cette idée du langage involontaire du corps, qui a la