La pensée est ce qu'il y a de libre en nous, parce que c'est la pensée seule qui détermine l'objet. Nos pensées sont notre seul pouvoir. Mais comment cette liberté abstraite se manifeste-t-elle dans le concret ? Pouvons-nous dire que nos pensées sont en notre pouvoir ? Notre critique de l'empirisme nous permet d'affirmer que nos pensées ne sont 'pas dans les objets, mais qu'au contraire, ce sont les objets dont l'essence est d'être déterminés, qui sont dans notre pensée. Mais nous ne créons nullement les objets à volonté. Ce sont des objets donnés « a priori » que nous déterminons, nous ne les déterminons pas n'importe comment. Pourque la pensée soit valable, c'est-à-dire vraie, elle doit atteindre des objets réels. Il y a donc une forme de la détermination, c'est-à-dire de l'entendement, qui garantit, au moins dans certaines limites, l'existence de quelque réalité derrière la détermination abstraite qu'en fournit la pensée. Par conséquent, dans sa forme, la pensée n'est pas contingence pure.
• pouvoir : Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ». 1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de. 2° Avoir le droit, l'autorisation de. 3° Nom : puissance, aptitude à agir. 4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité. 5° Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État. •
ALAIN
Pourquoi pensons nous ? Parce que qqch dans notre rapport au réel n'est pas d'emblée évident et nous questionne. Penser, étymologiquement (pensare) c'est peser, tenter d'apprécier, d'évaluer, pour mieux comprendre notre relation à nous-même, aux autres et au monde. Or si tout homme pense à partir d'une faculté innée et universelle (l'intellect, la raison) il existe cependant différentes façons de penser, différentes façons d'exercer notre attention face au réel. Comme l'écrit Descartes au début du Discours de la méthode : tous les hommes sont