Philo
La forme du sujet pose peu de problèmes. Une alternative est proposée : il s'agit de déterminer, après les avoir interprétées, laquelle des deux branches est valide. Faire bien attention, cependant, au statut du « ou » : celui-ci n'est pas nécessairement exclusif. En effet, on peut être amené, suivant les niveaux de pensée où l'interprétation des deux branches se tient, à montrer qu'on naît à une certaine liberté et qu'on accède à une autre. Il s'agirait dans ce cas, soulignons-le, d'une alternative, c'est-à-dire que ça ne serait pas strictement équivalent à un « et », puisque deux libertés distinctes seraient décelées dans les deux branches.
L'originalité du sujet tient à l'emploi du pronom impersonnel « on ». Le sujet interroge ainsi tout être susceptible d'être libre. Cependant, dans la mesure où toute question s'adresse à un auditeur, au moins possible, il est sous-entendu que la question est posée en particulier au sujet des hommes. Il faudra donc respecter, en se penchant sur le problème de la liberté humaine, cette orientation donnée vers l'essence de la liberté, ou celle de l'être-libre. En d'autres termes, si l'on parle de liberté humaine, il faudra le faire sous l'angle de l'essence, en soi, de l'être-libre, en portant une attention particulière au sens et à la possibilité de la liberté.
● Étudions à présent la première branche de l'alternative. Que signifie naître? Naître, c'est advenir à l'être. Ainsi, la thèse affirmant que l'on naîtrait libre signifie qu'en advenant à l'être, on adviendrait du même coup, et pour cette raison, à l'être-libre. Soit, en précisant cet « on » impersonnel : tout être qui aurait, par essence, la possibilité d'être libre, le serait dès sa naissance, dès sa venue à l'être. Il faut préciser cette possibilité de nature, sans cela la thèse serait absurde : nous savons qu'il y a des étants qui ne sont pas libres, et qui sont pourtant.
● En sens contraire, lorsqu'un être devient libre, c'est qu'il avait déjà,