Philo
Le désir a été depuis l'antiquité sujet à une évolution. Alors que les Anciens comme Platon parlaient des désirs, à l'opposition du besoin, propre au corps ; les philosophes Modernes s'accordent désormais à parler plus spécifiquement du Désir comme entité de l'homme : le conatus pour Spinoza ou encore la libido pour Freud. Mais est-il réellement pertinent de soutenir cela ? Hanif Kureishi affirme dans Intimité « Le désir est torve, il ne se conforme pas à nos idéaux, et voilà pourquoi nous avons tellement besoin d'eux. Le désir se moque de tous les efforts humains et leur donne un sens. Le désir est l'anarchiste originel, le premier agent secret – pas étonnant que les gens veulent l'éradiquer. Et au moment précis où nous pensons tenir fermement la bride au désir, il nous laisse tomber ou il nous remplit d'un espoir nouveau. Le désir me fait rire parce qu'il se moque de nous tous, autant que nous sommes. Mais autant se laisser rouler dans la farine par lui que devenir fasciste. » Mais en quoi « l'homme est une création du désir, non pas une création du besoin ? » (Bachelard). L'homme n'est-il pas un être de raison ?
Le désir est insatiable, contrairement au besoin. En effet, le besoin est animal : j'ai besoin de me nourrir, besoin de boire etc, tant de tâches précises dictées par le corps seul. Le désir, lui, demande de l'imagination pour naître, il peut être abstrait sur le moment : J'ai le désir d'habiter ailleurs, je désire faire de longues études, je désire tel objet pour mon anniversaire.. . De plus, Pascal qui dit « qui veut faire l'ange fait la bête » dénonce ici que l'homme privé de tout désir perd par conséquent son humanité, est condamné à à l'ennui, à recouvrer un statut animal. Le désir est donc le propre de l'homme, il le différencie de l'animal. L'insatiabilité du désir le rend moteur. Il pousse l'homme à se dépasser pour obéir à ses désirs, en implorant la volonté. L'explication de Platon quand à ce qui a rendu le désir moteur de