Philo
* art : 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel). 2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive.
L'art progresse en utilisant de nouvelles techniques. Par exemple, c'est avec la Renaissance italienne que la peinture figurative maîtrise les techniques qui permettent de rendre compte de la profondeur (perspective). Toutefois, on peut penser que l'art ne progresse pas mais qu'il évolue et qu'il vise toujours un même et unique but: l'incarnation de la beauté.
Ainsi comprises, les oeuvres d'art ne sont plus d'inégales réalisations d'une même intention mais chacune est le témoignage d'une subjectivité singulière. L'oeuvre concentre sa valeur artistique dans ce qui, en elle, échappe aux finalités conscientes de son auteur. L'art nous propose donc une collection d'objets singuliers qui ne trouvent leur justification artistique qu'en eux-mêmes, plus exactement dans leur capacité à éveiller en nous un certain sentiment esthétique. Chaque oeuvre est unique. Il est donc impossible de parler de progrès en art dès lors qu'on admet qu'une oeuvre d'art ne répond ni à une fonction ni à un quelconque projet, qu'elle enveloppe une pluralité de sens et que sa valeur artistique réside précisément dans cette indétermination qui libère notre imagination.
B. Le progrès comme acheminement vers le singulier
Pourtant n'est-il pas possible d'envisager la possibilité d'un progrès dans l'itinéraire créateur d'un artiste ? Les oeuvres de jeunesse sont en effet encore bien souvent sous l'emprise de modèles préexistants. À mesure que s'approfondit le travail créateur, l'oeuvre exprime de manière de plus en plus