Question : Peut-on dire que Jodoin n’est qu’un être désabusé de l’existence ? Le début des années soixante marque une nouvelle ère au Québec, Jean Lesage et son « équipe du tonnerre » amènent plusieurs changements pour rattraper le retard entraîné par le conservatisme du Régine de Duplessis. Ce courant de changement donne naissance à une nouvelle forme de littérature qui remet en cause l’identité québécoise. Au centre de tout cela, Gérard Bessette publie Le Libraire …afficher plus de contenu…

Dès le début, lorsque Jodoin cherchait encore du travail, il nous fait part de son apparence « qui [n’est] de nature à inspirer confiance à un employeur. » (p.20) Il nous décrit aussi ses vêtements qu’il portait lors de son arrivé à Saint-Joachin : « Mon feutre, que je soulevais pourtant dès qu’on ouvrait la porte, présente des bosselures insolites et une raie graisseuse […] Les manches de mon paletot s’éliment et mon foulard n’est pas de la dernière propreté. » (p.10) À partir de ces extraits, on comprend qu’il est conscient qu’il est mal vêtu mais il n’essaye pas de faire de bonnes impressions avec les gens qu’il rencontre. Même après que Jodoin a commencé son travail à la librairie Léon, un poste qui l’obligerait à parler avec des clients, il …afficher plus de contenu…

En effet, Jodoin a un regard méprisant sur les familles. Même si, à cette époque, ce l’est de moins en moins, la famille reste un symbole important de la société québécois des années soixante. Jodoin écrit dans son journal qu’« il y avait quelques abrutis qui attendaient dans la salle, entre autres une famille de cinq personnes avec un mioche morveux qui chialait continuellement » (p.88). En décrivant ces personnes comme des « abrutis » et « un mioche morveux » on comprend que le libraire n’aime pas le concept de famille. De plus Jodoin semble aussi avoir un grand mépris du clergé, une institution qui est aussi en déclin mais qui est tout aussi importante pour les habitants des petites villes comme Saint-Joachin. Il prend plaisir de se moquer de l’autorité et après qu’il s’est