Peut on traduire ?
Cette confusion des langues a interdit aux hommes un accès à l'universel. A propos de la tradution Beckett parlait alors de «forer des trous» dans le langage pour voir ou entendre «ce qui est tapi derrière». Le travail d'un traducteur revient donc à trouver le sens de ce qui est caché derrière l'expression linguistique. Aussi, si parler veut dire traduire ses pensées et si traduire consiste, à partir d'une expression, à retrouver le contenu qui y était associé à l'origine, comment savoir qu'on a réellement référé à l'objet auquel l'expression renvoie ? Et peut on traduire ? La traduction dont la valeur réside dans la fidélité et dont l'ambition est de dire et décripiter ce qui n'est pas clair, doit pourtant se confronter à la non correspondance des idiomes. La trahison est alors inévitable si le traducteur veut saisir non pas toute les subtilités mais au moins l'idée d'ensemble. Enfin, la traduction en tant que concepte fuyant et relevant de l'interprétation et de moyens peu fiable est possible. Cependant elle ne ne peut être une science.
Traduire consiste à faire passer d'une langue à l'autre, en tendant à l'équivalence de sens et de valeurs de deux enoncés. Du latin traducere ( de trans à travers,et ducere mener), traduire reviendrait à être un guide, à exprimer l'indissible, à decripter un secret. Ainsi, Dans collier de mouches, Elias Canetti dit : «bien des mots ont une variété de sens qu'il vaut la peine d'avoir vécu pour le seul plaisir de les