Peut-on se passer d'un maître ?
Tout d'abord il faudrait comprendre le sens du mot maître. Définit-il le lien qui unit l'élève et l'enseignant ? L'esclave et son tyran ? L'enfant et ses parents ? L'homme et son tuteur ?
Donc serait-il possible de vivre sans l'éducation préalable d'un maître ? L'existence d'un maître est-elle une nécessité ?
La constitution des droits de l'Homme nous dit que par définition, « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
A partir de ce point, comment pourrions nous être égaux si nous avions un maître ? Puisqu'un maître est hiérarchiquement supérieur à nous, nous ne pourrions pas être sur le même pied d'égalité. Et comment pourrait-on définir une personne capable d'en diriger une autre ? Quel attribut pourrait permettre à un homme de dicter la conduite d'un autre ?
Il en revient à dire que « maître » et « liberté » sont antithétiques. La liberté désigne habituellement l’état de ce qui n’est soumis à aucune contrainte. Agir librement, c’est donc agir sans contrainte. Or, agir sous l'autorité d'un maître revient à agir sans que l'envie soit le mot d'ordre de cet action. Pour être véritablement libre, il faut disposer d’une volonté qui nous permet d’effectuer des choix, de prendre des décisions en renonçant parfois s’il le faut à nos tendances naturelles.
Il n’y a que les êtres vivants qui peuvent être libres dans la mesure où ce sont les seuls qui sont susceptibles d’agir spontanément, grâce à leur conscience, autrement dit sans y être déterminé par quelque chose d’extérieur, par une autorité humaine, comme les animaux par exemple.
Comme le dit justement Kant, « l'homme est un animal qui, du moment où il vit parmi d'autre individu de son espèce, a besoin d'un maître. »
Et c'est ainsi que vient le