Peut-on se mettre à la place d'autrui ?
Aujourd'hui, les grandes figurent de l'humanitaire emploient ce concept, le fait de se mettre à la place d'autrui, dans leurs récoltes de fonds et ainsi ils provoquent les mouvements de l'opinion. Penser la place de l'autre nous met face à un problème philosophique plus profond que l'on ne pourrait l'imaginer. Se mettent-ils vraiment à la place de l'autre ? Peut-on se décentrer, oublier la particularité de son point de vue pour adopter celui d'autrui ? Nos points de vue sont-ils irréductibles ? Y a-t-il des limites à l'effort de décentrement ?
Autrui n'est pas un objet, mais un sujet qui a les mêmes droits que moi, et éventuellement le même raisonnement. Il est donc à la fois semblable puisqu'il est comme moi conscient et différent dans la particularité de sa propre conscience.
Il est vrai qu'il existe des difficultés à se mettre à la place de l'autre, c'est le problème de la conscience individuelle mais lorsqu'il partage avec nous des sentiments communs, nous pouvons dépasser cette distance et nous mettre à se place mais jusqu'à quel point ? Cependant, malgré la difficulté, puisque nous partageons un monde commun avec l'autre, il est nécessaire de se mettre à sa place.
Une distance indépassable (Les difficultés de la conscience individuelle, c'est-à-dire du Moi à se mettre à la place de l'autre)
A. La difficulté de la prise de conscience
Autrui possède vis-à-vis de nous-même le même statut que nous possédons vis-à-vis de lui : l'altérité entre individus est réciproque. Notre question revient donc à se demander ce qui est propre à chaque individu, puisque l'altérité d'autrui équivaut à l'individualité de chaque individu. Or, à l'évidence, ce qui est absolument propre à chaque individu et n'appartiendra jamais à autrui, c'est la conscience : notre conscience n'est jamais celle d'autrui, alors que nous pouvons obtenir des parties du corps d'autrui (pensons aux greffes par exemple) sans être désindividualisés.