Peut on renoncer à la liberté?
•renoncer : Abandonner un droit, une idée, se défaire, se dessaisir, se démettre.
•liberté : Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre. Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité. S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage. État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Est-il légitime et possible de se dessaisir et de se dépouiller de sa capacité de dire oui ou non, de son autonomie, de sa faculté de choix éthique ou politique, etc. ? Y a-t-il une servitude volontaire, où l'on renonce à sa liberté ?
Vous possédez certainement d'importantes connaissances (Rousseau, Sartre, etc.) se rapportant à l'intitulé. Adaptez-les au sujet avec la plus grande souplesse. rappelez-vous, avec Rousseau, que renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité et à ses devoirs.
À première vue, la liberté est une valeur pour laquelle les hommes n'ont cessé de se battre, au cours de l'histoire. Toutefois, Kant faisait déjà remarquer que beaucoup d'hommes qui pourraient être indépendants ne le sont pas parce qu'ils ne le veulent pas : un livre leur tient lieu d'intelligence, un médecin décide de leur régime, etc. ("Qu'est-ce que les Lumières ?"). C'est pourquoi l'on peut se demander si l'homme, capable de lutter pour sa liberté, ne serait pas aussi capable d'y renoncer, et d'y renoncer librement.
Son propre intérêt lui commande donc de faire des lois judicieuses, puisqu'il en subira les conséquences. Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. » La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous