Peut-on parler d'un déclin des conflits du travail en france?
Il y a des conflits conservateurs, c'est-à -dire qui visent à empêcher le changement de se produire. Les exemples ne sont pas difficiles à trouver, qu'ils soient historiques (exemple du mouvement des luddistes, c'est-à -dire des travailleurs qui s'opposaient au 19ème siècle à la mise en place de machines parce qu'elles prenaient, disaient-ils, la place des travailleurs) ou contemporains. Parmi ces conflits, il y en a que l'on peut qualifier de corporatistes quand ils visent à défendre les intérêts d'un petit groupe, une profession par exemple, contre l'intérêt de la majorité. La plupart du temps, les conflits naissent non pas du changement lui-même, mais de ses conséquences sur une partie des travailleurs. Refusant ces changements, ces travailleurs se mobilisent pour essayer de les empêcher.
Il y a d'autres conflits qui visent à imposer des changements : si l'on pense à la grève générale qui s'est produite en France en mai 1968, on a un mouvement qui ne vise pas d'abord une amélioration des salaires. Ce que revendiquent essentiellement les travailleurs, c'est une “ autre vie ”, c'est-à -dire une diminution du temps de travail et une autre qualité de vie au travail (davantage de responsabilité, etc…). Le souhait était que la vie ne se résume pas au “ métro, boulot, dodo ” traditionnel. Même si le conflit de mai 1968 s'est résolu essentiellement dans des hausses de salaires, c'était l'amorce de changements très importants dans les revendications des salariés et dans l'organisation du