Peut-on ne pas être soit?
I « Je suis moi-même »
– Dans cette partie je partirais sens commun, pour lequel la question est question est absurde comme je l'ai noté dans l'analyse. Il lui semble évident que du seul fait qu'il « ne se pose pas de questions », qu'« il est comme il est », il est pleinement lui-même. Je développerais d'abord cette opinion pour elle-même, pour l'expliciter.
– Dans un deuxième temps évidemment, je l'interrogerais de manière critique, pour montrer ce qu'elle a de naïf, de simpliste, pour révéler tout ce qu'elle ne pense pas. Je concentrerais l'examen sur ces notions floues et si valorisées que sont le « naturel », l'« authentique » etc... pour montrer que cette spontanéité de la parole ou des comportements n'est pas du tout incompatible avec le fait d'être aliéné, ou plus simplement sous influences...
II « Je est un autre »
J'approfondirais dans une seconde partie l'analyse de la naïveté dont je parlais plus haut en examinant différentes situations, différentes causes d'aliénations.
1. Nos opinions, nos actes, nos pensées, même s'ils nous semblent personnels, sont déterminés par le monde extérieur, tant que nous ne les avons pas critiqués, remis en question. cf. Kant, Qu'est-ce que les Lumières ?; Spinoza sur déterminisme et liberté. -> On pourrait parler aussi du rôle de l'idéologie, des médias, de la propagande.
2. Un homme peut, dans certaines circonstances, se perdre totalement, renoncer à sa personnalité, à exercer son jugement, son discernement. cf. « non-pensée »
(Arendt), « absence à soi » (Terestchenko) d'Eichmann.
3. L'hypothèse de l'inconscient (Freud) qui est venu à la fin du XIXème siècle remettre en cause l'idée d'un sujet transparent à lui-même et maître aussi bien de ses pensées que de ses paroles ou de ses actes.
III Devenir soi-même
Il s'agit de montrer ici que si l'on n'est pas immédiatement soi-même, on peut en revanche, à certaines conditions, le devenir. Notre identité se construit. On peut même dire
qu'elle