Peut-il y avoir liberté sans loi ?
I) Que serait liberté sans loi ? 1) La liberté est perçue d’emblée comme refus de la loi, donc la liberté est forcément sans loi. Toute loi est contrainte donc limitation de ma liberté. La liberté est sans loi, par essence. La liberté n’a pas besoin de lois. La liberté meurt là où la loi apparaît. Il y a donc nécessairement liberté sans loi puisque qu’avec la loi il n’y a plus de liberté. 2) Mais quelle est cette liberté sans loi ? A quoi « ressemble-t-elle » ? Est-ce un état naturel, la vérité de l’homme avant les contraintes des lois de la cité ? Est-ce l’homme d’avant la propriété, ce « funeste hasard » qui l’a corrompu en réclamant des lois ? Cet homme naturellement libre, rousseauiste, n’est-il pas un mythe, celui du « bon sauvage » ? Car même le tahitien du Supplément au Voyage de Bougainville (Diderot), au-delà d’un apparente liberté de mœurs, vit dans un cadre très hiérarchisé par les lois de la tribu, de la tradition… 3) Cette liberté sans loi n’est-elle pas anarchie, donc désordre qui empêche la liberté de certains par l’emprise d’une autre loi, plus élémentaire, celle du « plus fort » ? Quelle est la liberté de l’agneau face au loup dans la fable de La Fontaine ? La loi est alors la réponse à ce besoin de sécurité et d’égalité que chacun réclame. De Gaulle, citant Péguy : « L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté ». La liberté sans loi n’est plus liberté, mais servitude. La loi est donc nécessaire… II) La loi nécessaire à la liberté. 1) La loi, même imparfaite, même parfois injuste, permet la paix qui est « souverain bien » (Pascal). Selon Hegel « Le droit est le royaume de la liberté réalisée ». Sans droit la liberté reste un concept vide. La loi garantit les libertés élémentaires de l’homme : les droits de l’homme fondés sur le droit à une liberté « inaliénable ». 2) La loi permet le Contrat social (Rousseau) par lequel chacun accepte