Percevoir le paysage
Le paysage est un arrangement d’objets visibles perçus par un sujet. Il peut être visuel, sonore… S’il est visuel, il peut être urbain ou au contraire rural. Il comporte aussi des limites : il peut être large ou étroit. Il est généralement à une échelle plus grande que celle de l’observateur. Un paysage est donc, au départ, un espace purement physique. Cependant, on s’aperçoit vite que chacun a une vision systématiquement différente d’un paysage. Qu’est-ce qui fait alors que la réalité physique et objective d’un paysage n’est pas visible ?
La perception est une interprétation subjective et personnelle. Elle peut être interprétation d’un discours, d’une vision, d’un son… Pourquoi celle-ci est-elle subjective ? C’est parce qu’elle est le fruit de notre sensibilité de notre culture.
La sensibilité est à la fois physique (chaque œil est différent par exemple) et psychique. En effet certaines formes, couleur ou ambiances peuvent plus ou moins nous toucher.
La culture agit également directement sur notre interprétation en masquant certaines information et en en rendant d’autres plus évidentes.
Notre regard est en fait dirigé par la présence de modèles assimilés au long de notre vie. Cette métamorphose est inconsciente et est en partie due à notre mémoire culturelle. Par exemple si j’observe un tableau d’art contemporain alors que j’ai toujours visité des musées d’art très classique, je risque d’être moins réceptif au tableau observé à cause de cette mémoire qui a engendré une sorte d’habitude. Autre exemple : un individu vivant dans un village africain reculé aura sans doute du mal à comprendre un paysage urbain new-yorkais et aura sans doute du mal à s’y sentir bien.
L’objet est donc ici modifié par le sujet (moi). La réalité physique d’un bâtiment n’est pas celle que l’on voit. Celui-ci est d’abord construit, et, quand il est regardé, notre sensibilité agit sur la vision (et donc l’idée) qu’on aura de lui. Il y a donc une action