Perception du tempo auditif in utero
Cette étude s’intéresse à la perception du temps par l’être humain. Plus précisément, elle cherche à tester, la capacité d’un fœtus en fin de gestation à distinguer la composante rythmique d’un stimulus externe sonore.
Cette recherche s’inscrit dans la lignée du modèle de l’horloge interne de Gibbon Church (1984) et dans le cadre des recherches sur le développement des compétences sensorielles du fœtus synthétisées par Lecanuet (2001). L’un défend l’existence d’un équipement interne qui permettrait à l’être humain (comme à l’animal) de percevoir durée, rythme et ordre temporel, l’autre révèle les capacités du fœtus à distinguer le son (réaction à une stimulation auditive se traduisant par une modification du rythme cardiaque). Coupler les deux nous permettrait de tester les signes d’une éventuelle horloge interne déjà fonctionnelle au stade fœtal.
L’hypothèse de travail de ce projet est que le fœtus en fin de gestation, est capable de distinguer un changement de tempo auditif externe. Plus précisément, une accélération ou un ralentissement de 50% d’un tempo auditif externe, d’un bruit de pression de 90 dB SPL entrainerait chez le fœtus de 36 semaines, une décélération cardiaque d’une amplitude moyenne de 7 à 10 bpm.
Pour tester cette hypothèse, nous procéderons à une étude expérimentale sur un échantillon de vingt femmes enceintes de 36 semaines qui consistera à étudier le tracé du Rythme Cardiaque Fœtale grâce à un cardiotocographe lors de l’émission de séquences de bruits. Après une phase de test à la stimulation auditive basse fréquence, et une phase d’habituation à une séquence de son à un tempo X, nous ferons varier le tempo X de plus ou moins 50%.
Nous étudierons alors si la modification du tempo a fait réapparaître ou non la décélération cardiaque de 7 à 10 bpm. Si tel est le cas, nous pourrons conclure sur les capacités du fœtus à distinguer un tempo auditif externe, composante de la perception du temps.
SOMMAIRE
Introduction