Peinture et sculpture: l'art contemporain est éducatif
L'art contemporain doit en permanence s'auto-justifier et son questionnement par les artistes eux-mêmes relève de l'acte pédagogique pour le public.
Au XXe siècle la peinture et la sculpture se sont émancipées des fonctions de représentation et ont acquis une autonomie dont elles doivent toujours se justifier. Le cubisme est considéré comme l’analyse d’une nouvelle vision, l’abstraction comme une déconstruction et l’art dit conceptuel s’interroge sur les outils et la matière de l’art.
Lâcher le pinceau
La peinture traditionnelle est destinée à la représentation, elle simule la réalité et la rend plus visible. Lorsque Kandinsky la dématérialise, que Mondrian la géométrise et Malevitch la mène, en la qualifiant de « préjugé du passé », au degré zéro avec Le Carré blanc sur fond blanc, tout n’est-il pas déjà dit ?
Pour certains artistes contemporains la peinture est malade. Erik Dietman vers 1960 confectionne avec humour et dérision des tableaux où le sparadrap joue le rôle principal, celui de soigner un objet malade et vieux, sur lequel il est bon de veiller : la peinture.
Certains auteurs vont plus loin en affirmant : « Il n’y a qu’une seule manière de tenir un pinceau aujourd’hui, c’est en connaissant très bien toutes les façons de le lâcher ». Ce que certains artistes du siècle dernier se sont empressés de faire : le pinceau ou la brosse sont remplacés par une gestuelle : le dripping de Pollock laisse la matière picturale s’écouler librement sur la toile, le mouvement du corps de l’artiste accompagne cet égouttage. Yves Klein utilise le corps féminin et son empreinte laissée sur la toile pour ses Anthropométries. Francis Rouan enduit de peinture des lanières de papier tressées. Günter Brus recouvre son corps de peinture mêlée à son propre sang par des incisions qu’il s’inflige avec une lame de rasoir…
La peinture s’interroge
Plus encore la peinture s’interroge sur sa