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Première page En 1760, Denis Diderot commence la Religieuse, roman sous forme de mémoires qu'une religieuse échappée du couvent adresse au marquis de Croismare pour solliciter son aide. Il s'agissait en fait d'une mystification de ses amis qui voulaient attirer de nouveau à Paris le marquis qui s'était retiré chez lui en Normandie. En 1780, Diderot en reprend l'écriture; les différents épisodes sont publiés en feuilleton, entre 1780 et 1782, dans la Correspondance littéraire. Le roman fut édité en 1796, au gré de la découverte de copies que Diderot, échaudé par ses ennuis passés, n'envisageait pas de publier de son vivant. Au XVIIIème siècle, une jeune fille nommée Suzanne Simonin est contrainte par ses parents de prononcer des voeux forcés au terme de son noviciat. En effet, pour de soi-disant raisons financières, ceux-ci ont préféré enfermer leur fille au couvent. C'est en réalité parce qu'elle est une enfant illégitime et que sa mère espère ainsi expier sa faute de jeunesse. C'est dans la communauté des clarisses de Sainte Marie qu'elle rencontre la supérieure de Moni. Celle-ci, une mystique, se lie d'amitié avec la jeune fille avant de perdre la foi et de mourir. La période de bonheur et de plénitude s'achève pour l'héroïne avec l'arrivée d'une nouvelle supérieure: Sainte-Christine. Au courant que Suzanne désire rompre ses voeux et que pour ce faire elle a intenté un procès à la communauté, la supérieure opère un véritable harcèlement moral et physique sur Suzanne. La pauvresse subit de l'ensemble de la communauté, à l'instigation de la supérieure, une multitude d'humiliations physiques et morales par vengeance. En perdant son procès, Suzanne est condamnée à rester au couvent, cependant son avocat, maître Manouri, touché par sa détresse obtient son transfert au couvent Sainte-Eutrope. Au terme de son calvaire, Suzanne pardonne à ses bourreaux tout en continuant à poursuivre ses réflexions éminemment subversives sur le bien-fondé des cloîtres et de