Passage entre le reve et la réalité
Le passage entre le rêve et la réalité : une question de vie ou de mort
Qui ne s’est jamais perdu dans ses pensées et dans des rêves éveillés, où les aspects de la réalité durs à affronter ne sont plus, où ce qui n’arrive pas dans notre vraie vie arrive enfin, où tout se déroule selon nos critères et nos désirs ?
« Le rêve est la preuve qu’imaginer, rêver ce qui n’a pas été, est l’un des plus profond besoin de l’homme. Là est la raison du perfide danger qui se cache dans le rêve. Si le rêve n’était pas beau on pourrait vite l’oublier. Mais Tereza revenait sans cesse à ses rêves, elle se les répétait, elle en faisait des légendes […]. [Les rêves de Tereza] c’est son vertige : elle entend un appel très doux (presque joyeux) à renoncer au destin et à l’âme. » in Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être.
On ne peut éviter le rêve semble-t-il. Mais la véritable question est : peut-on éviter la réalité ?
Nous pourrions comparer les attitudes de deux personnages cinématographiques qui me semblent mettre en lumière cet aspect de notre humanité. Ils « mettent en lumière » un aspect sombre, non pas en l’éclairant, mais en montrant à quel point il est sombre !
Il s’agit, pour le premier personnage, de Cypher dans Matrix 1, le traître, celui qui préfère à la vraie (et dure) vie une vie de confort et de plaisir, quitte à choisir consciemment de vivre dans le fictif, dans le leurre. Il veut retourner dans "The Matrix", dans une vie selon ses rêves et ses aspirations. Aspirations décevantes d’ailleurs, on aurait attendu qu’il résiste au moins un tout petit peu, qu’il vive un petit combat intérieur, mais non… Peu importe cependant, l’argument est valable même si la bassesse du personnage inspire répugnance plutôt qu’identification. Il incarne cet aspect de notre nature qui tend à penser qu’il faut tout sacrifier à notre bonheur, et que le bonheur est la satisfaction de nos envies, que bonheur rime avec confort, bien-être, plaisir,