Partie 1 conscience et inconscient
Chapitre 1: la conscience et l'inconscient
4-La notion d’inconscient: a-l’inconscient des philosophes : Il importe d’abord de comprendre que la notion même de conscience telle qu’elle a été analysée par la philosophie classique présuppose l’existence d’un inconscient ; D’une part, en effet, on ne peut pas être conscient de tout en même temps et plus l’attention se fixe sur un point précis, plus le reste lui échappe. L’intensité même de la conscience suppose que certaines choses demeurent non-conscientes.
C’est ainsi que plusieurs philosophes (Descartes, Bergson) ont eu tendance à assimiler le conscient au spirituel et l’inconscient au corporel. La pensée a besoin d’attention pour s’exercer ; en revanche bon nombre d’actes physiques se font automatiquement. D’autre part, comme le montrera surtout le philosophe Bergson, notre conscience obéit d’abord aux lois de la survie : nous nous en servons automatiquement pour repérer ce qui nous est utile ou nuisible à un moment donné. Par exemple, si lors d’une réunion, il fait très chaud, je vais immédiatement percevoir la bouteille d’eau posée près de moi alors que je ne la verrais même pas en temps ordinaire. Ainsi, tous les éléments inutiles de notre environnement passeront inaperçus à notre conscience. Bergson montrera que l’art vient perturber ce fonctionnement habituel de la conscience. Nous y reviendrons plus tard. Enfin, la conscience a un seuil de perceptibilité : des éléments du réel trop petits, trop mélangés, trop nombreux ne peuvent accéder à notre conscience.
En philosophie, c’est surtout Leibniz qui développera cette idée dans sa fameuse théorie des petites perceptions.
Cf extrait de l’avant-propos des Nouveaux Essais sur l’entendement humain (1704) Au bout du compte, donc, l’inconscient a d’abord été défini comme du non-conscient, comme un degré zéro de la conscience. D’un point de vue philosophique et moral, cela ne changeait rien dans la mesure où la