Parfum exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Le paysage proposé au lecteur est celui d’une ile tropicale ou la nature serait parfaite : les femmes seraient minces, les arbres étonnants, tout très chaud… Le désir des autres, et pas d’elle.
Conclusion :
Ce poème est une recherche de l’idéal, et montre une passerelle entre sensuel et spirituel. Les éléments du bonheur sont très divers, ils viennent de la présence de la femme, du rêve, du goût pour l’exotisme. Ces derniers sont liés à la nature, et on retrouve tout les sens mis a l’oeuvre : l’odorat d’abord, la vision, le toucher, le gout… Ainsi que les quatre éléments : feu, eau, air, terre. Ce poème marque une unicité entre le monde matériel et spirituel. La femme assure le lien entre deux mondes matériel et spirituel, elle est le reflet du monde divin. C’est elle qui permet l’amour. Des mots simple et courts sont utilisés pour parler simplement et doucement de cela. Les autres poèmes consacrés à Jeanne Duval ou d’autres femmes ont toujours une chute dans le spleen (=angoisse, ennui, sens métaphysique, sentiment du néant), mais pas ici. Peut être parce que Jeanne Duval est métisse, et qu’elle est donc exotique, et différente.n scène.