Parfum exotique Baudelaire
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
Analyse formelle :
1. La mesure
Le poème est un sonnet ( 2quatrains et 2 tercets)
Strophes irrégulières :
2 strophes de 4 vers et 2 strophes de 3 vers.
Vers réguliers : alexandrins ( 12 syllabes)
2. Les sonorités
Texte rimé
Dans les 2 premières strophes : rimes embrassées (ABBA)
Dans les 2 tercets : CCD EDE
Majorité de rimes riches mais 2 rimes suffisantes aux vers 1 et 4 de la première strophe et aux vers 1 et 2 de la 3eme strophe.
Alternance de rimes masculines et féminines mais majorité de masculines.
Assonance en "A" dans les deux dernières strophes: "Je vois un port rempli de voiles et de mâts", "charmants climats", "fatigués", "vague marine", "parfum", "tamariniers", "la narine", "âme", "mariniers". Cela rend l’atmosphère douce et tranquille, donne un plus au monde sensible dont le poète veut parler.
Allitération en m/n (" charmants climats", "mâts", "marine", "tamariniers", "mariniers"). Le m et le n sont des consonnes douces et continues : mmmmmm, nnnnnn. Cela emplifie de nouveau l’univers sensible.
3. Les figures de style :
Personnification : « Qu’éblouissent les feux » vers 4.
Personnification : « Ile paresseuse » vers 5.
Personnification : « voiles et de mâts » « Encor tout fatigués par… » vers 11.
?? Parallélisme : « Des hommes dont