Parcourt residentiel et projet
La grande majorité des personnes que nous avons enquêté est arrivée sur le territoire de Longwy dans les années 50/70. Une forte proportion d'entre elles sont d'origine Italienne ou mariée avec des Italiens, de la seconde génération. Une demande accrue de travailleurs dans la sidérurgie et la mine a vu s'installer sur Thil et sur Villerupt bon nombre de jeunes couples. À cette époque, les employeurs développaient des moyens pour le logement et l'accession à la propriété en rapport à la demande.
Aujourd'hui, cette population âgée s'est maintenue dans cette région et connait le poids de l'avancée en âge et tous ses tourments. Beaucoup de femmes sont veuves, vivent seules et une moindre partie de celles-ci a la chance de vieillir en couple. Elles bénéficient, pour le plus grand nombre d'entre elles, de la solidarité familiale encore très présente mais en déclin. La solidarité de voisinage quant à elle s'est estompée au fil des disparitions des habitants de leur génération. Très impliquées et très actives au sein de la communauté qu'elles formaient, les familles se sont petit à petit délayées et retranchées chez elles pour se retrouver à l'heure actuelle dans une situation proche d'isolement. "Avant, le quartier était très vivant. On était dehors tout le temps à discuter et rigoler. Les gosses jouaient ensemble. Aujourd'hui, c'est des jeunes qui ont racheté et on ne les voit pas, ils travaillent ensuite ils sont chez eux".
Étant sans doute la réponse optimale en terme d'habitation pour l'époque, on remarque maintenant une grande disparité des logements dans leur fonctionnalité entre les habitants qui sont devenus propriétaires et ceux qui sont restés locataires. En effet, durant ces décennies passées au sein du parc locatif, les améliorations d'agencement et de confort ne sont, pour la plupart, plus adaptés aux besoins de ceux qui le vivent au quotidien.
Cinquante pourcent des interviewés résident dans des cités ouvrières