paradoxe de la reconnaissance au travail
À l’heure où le contexte du travail est en pleine mutation, avec des objectifs de productivité et de compétitivité croissants, les salariés ont le sentiment de devoir s’engager davantage et de faire plus d’efforts. Cet engagement appelle de leur part un besoin souvent inassouvi : celui d’être reconnu. Cet article écrit par Xavier Baron, professeur associé en sociologie à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, paru dans la revue Métis-Europe du 16 novembre 2009, traite de la nécessité de reconnaissance pour le travailleur, mais aussi de la difficulté d’évaluer le travail qui « méritera » ou non une reconnaissance de la part de sa hiérarchie.
S’il est incontestable que la reconnaissance est un des points clefs du management, comment reconnaître les efforts fournis à leur juste valeur ? De plus, quelles formes doit-on donner à la reconnaissance ?
Après avoir défini la reconnaissance, il conviendra d’analyser les différents critères mesurables et non mesurables à l’évaluation du travail en vue d’une reconnaissance et ensuite de considérer les différentes formes que peut prendre cette reconnaissance ainsi que les conditions pour qu’elle s’exprime.
Pour Jean-Pierre Brun (professeur titulaire au département de management de la faculté des sciences de l’administration et directeur de la chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l’université de Laval), « La reconnaissance en milieu de travail constitue un jugement posé sur la contribution du travailleur, tant en ce qui touche le procédé de travail que l’investissement personnel et l’engagement. Elle consiste aussi à évaluer les résultats de ce travail et à les souligner. En somme, elle s’intéresse à la contribution unique de chaque travailleur, et valorise son expertise et son expérience professionnelle ». On peut donc dire que la reconnaissance au travail, est la démonstration que les efforts investis sont reconnus à leur