Afin de faire l'éloge de l'état de nature, Montaigne critique l'artifice. Il commence à donner son avis quant au mode de vie des cannibales, des hommes vivants entièrement de ce que la nature peut offrir. Montaigne pense que ces hommes sont comme les fruits que l'on appelle "sauvages", c'est-à-dire sans aucun artifice, et véritables. Après ces quelques lignes, Montaigne commence un éloge paradoxal en critiquant les nombreuses choses factices dans notre société. Il explique que dans notre culture, tout est faux, tout est réinventé afin que nos cinq sens soient comblés. Tout doit être beau. Il dit que nous "étouffons" le vrai pour qu'il corresponde à ce que l'on en attend. (l.19). Il cite ensuite trois vers latins (l. 20 à 23) exprimant l'idée que le lierre qui grandit sans aide croît mieux, que l'arbousier "pousse plus beau" là où la nature souhaite lui offrir la vie, et que les oiseaux chantent mieux sans l'influence des hommes. Ces trois vers montrent très bien que, selon lui, l'artifice ne fait qu'enlaidir. Il nous parle ensuite de deux législateurs, Platon et Lycurgue, qui racontent que l'art, autrement dit la création de l'homme, rend la nature imparfaite.
Ce texte se termine par l'énumération des choses que les cannibales n'ont pas. On peut constater que la totalité de ces choses ne sont que des créations de l'homme, et que cette civilisation vit probablement mieux que nous, les européens. Ils sont la nature, nous sommes la nation, mais l'état de nature pur existe-t-il vraiment