Le papillon noir

Elle marchait, silencieuse dans les rues de Londres. Que cherchait-elle ? Personne ne le savait. Personne même ne la connaissait. Pourtant, dans ces rues là, il valait mieux être connu, sans quoi, on y passait. Elle fut donc prise en chasse. Deux hommes, plus grand qu’elle, se mirent à la suivre, un sourire gras plaqué sur leur visage usé. La jeune fille, sûrement adolescente, continua pourtant de marcher à allure normale, loin d’être terrifié. Peut être n’avait-elle pas idée de ce qui allait suivre. Peut-être ne savait-elle pas qu’elle allait mourir. C’est toujours pareil. Les nouveaux ne s’attendent jamais à mourir. Les deux hommes continuaient de suivre l’adolescente donc, ayant déjà en tête plusieurs images loin d’être chastes. C’est alors qu’il apparut, lui, celui qui avait la main mise sur ce quartier de Londres. Il s’avança vers les deux hommes, qui pourtant bien plus grand que lui, partirent sans demander leurs restes. Il regarda alors l’adolescente qui continuait de marcher. Ils étaient seuls dans cette rue, cette toute petite rue, cette minuscule rue. Dès qu’il avait vu la silhouette frêle de la jeune fille, il l’avait voulu sienne. Elle allait mourir, mais de façon, il se le promettait, bien plus digne que ce que les deux malfrats auraient pu faire. Il eut alors un sourire ironique, et, accélérant le pas, il se mit devant la jeune fille. -Mademoiselle, dit-il avec un parfait accent français avant de poursuivre en anglais. Vous vous êtes perdu ? L’adolescente le dévisagea, et pencha sa tête légèrement sur le côté. Il put alors la voir dans toute sa jeunesse, et il fut soufflé par sa beauté. Elle avait de magnifiques cheveux châtains qui lui tombaient en cascade sur le bas de son dos. Ils s’entortillaient sur eux même, montrant des boucles légères et parfaites. Ses yeux le transpercèrent. Ils étaient d’un vert éclatant. On aurait dit deux émeraudes qui le regardaient, mi-surprises, mi-joyeuses. Si