Ou se situe le blasphème ?
Une polémique fait rage dans la capitale, considérée blasphématoire par des mouvements intégristes la dernière création de l’italien Romeo Castellucci a suscité de vives réactions au théâtre de la ville à Paris. Intitulé « sur le concept du visage du fils de Dieu » ce spectacle utilise le portrait du Christ comme élément central. Deux passages ont marqué les esprits et ont engendré de vives manifestations. Sur scène des enfants ont sorti de leur cartable des grenades en plastique puis les ont lancées sur le portrait du Christ. Dans une autre scène un liquide noir se déverse sur son visage, pour ensuite déchirer la toile, laissant apparaître une inscription « you are (not) my sheperd », « tu es (n’es pas) mon berger ».
Suite à ces événements, de jeunes groupes catholiques ont manifesté leur mécontentement. Ces derniers dénoncent le caractère provocateur de cette pièce de théâtre. En effet les lancés de grenades et le déversement de « matières fécale » sur le visage du christ ont été perçus comme des actes offensant voir christianophobes par une partie du public.
Au contraire nous ne croyons pas au caractère provocant des actes scéniques. Comme l’a dit l’archevêque de Renne Mgr d’Ornellas, « il est clair qu’il n’y a pas de christianophobie dans cette pièce de théâtre (…) manifester contre Castellucci est une erreur de perspective ». Dans ces conditions on peut qualifier ces agissements d’irréfléchi et d’extrémisme caractérisé.
Alors blasphème ou interprétation artistique ?
Au delà l’interprétation et du ressenti de certaines scènes, il ne faut pas oublier le caractère contestable d’une œuvre d’art, elle n’impose rien et laisse libre champ aux pensées contradictoires. Mais en interrompant une représentation, certains manifestants se sont rendus coupable d’obstruction au droit d’expression de l’auteur et ont privé le public du spectacle.
Ce spectacle a été présenté dans toute l’Europe et n’a rencontré aucun