Mélanie Klein/ Anna Freud : les origines de la vie psychique en question.

INTRODUCTION

Ce n'est pas la première fois que, dans un colloque sur la psychanalyse d'enfants, on fasse retour sur ces moments fondateurs de son histoire que furent les Controverses. Elles opposèrent pendant la deuxième guerre mondiale les écoles de Mélanie Klein et celle d'Anna Freud. La controverse est une dispute théologique très ancienne que pratiquaient les Pères de l'Eglise de Byzance à l'occident moyenâgeux. On l'associe souvent à des discussions sans issue sur le sexe des anges ou le moment où l'âme s'insuffle dans le corps du fœtus. Sans vouloir forcer le trait on pourrait faire la remarque que ces temps lointains s'interrogeaient déjà sur les apories posées par la sexualité et les débuts de la vie psychique. On a souvent souligné le fanatisme quasi religieux qui poussait les uns contre les autres les partisans des deux fondatrices de la psychanalyse de l'enfant. Anathèmes, exclusions, démissions, réactions passionnelles se déchaînent alors que Londres se mobilise contre l'aviation allemande. Il n'y eut pourtant ni défaite ni victoire puisque chacun des deux courants décida de coexister au sein de la société britannique de psychanalyse et que de plus un troisième groupe se constitua comprenant entre autres, Winnicott et Balint. Ce compromis laissa ouvert jusqu'à nos jours l'enjeu de leurs débats. Je soutiendrais l'idée que ce débat est largement relancé aujourd'hui autour de ce qui fait l'essentiel de ma pratique à savoir la clinique des nourrissons et les différentes théorisations qui la sous-tendent. Les interventions de ce matin en feront sans aucun doute la preuve. Les enjeux d'aujourd'hui me paraissent en effet recouvrir certains des enjeux d'hier. Je me d’hier. Je me contenterai ici de les énumérer brièvement :
-La place de l'angoisse et des processus de défense,
-La place de la réalité extérieure dans le développement précoce et celle de l'après-coup,
-Enfin