Organismes génétiquement modifiés : les risques
Risque de disparition de la notion d’espèce
Les manipulations génétiques permettent de prendre un ou plusieurs gènes d’une espèce quelconque et de les introduire dans une autre espèce. On peut ainsi, comme dans un Lego, prendre des pièces dans différentes espèces, et les assembler pour créer de nouvelles espèces. A la vitesse à laquelle évoluent ces sciences, qui jouent avec les mécanismes fondamentaux de la vie, il est à craindre que l’on obtienne dans un avenir proche des Frankenstein mi-animaux mi-végétaux. Le risque est donc de voir disparaître la notion même d’espèce. On ne parlera plus de colza ou de maïs, mais d’organisme producteur de telle ou telle molécule.
Perte de spécificité du monde agricole
L’agriculture intensive produit déjà des légumes ayant de moins en moins de goût, car les critères de sélection des espèces sont dictés par des impératifs industriels : arrivée prévisible à maturité, aspect, durée de conservation, résistance aux chocs pour les transports...
Il y a fort à craindre que les manipulations génétiques ne donnent un formidable coup d’accélérateur à ce processus. Dans un avenir proche, les légumes seront peut-être produits (et non plus cultivés) dans des usines, en l’absence de toute terre, ce qui commence déjà à se faire. La différence entre paysan et ouvrier va s’estomper, l’agriculteur devenant un « moléculteur », un ouvrier spécialisé dans la production de substances nutritives ou pharmaceutiques. Outre le fait que les aliments produits auront moins de qualités gustatives, c’est tout le savoir-faire des paysans que l’on risque de perdre, basé sur des décennies d’observations et transmis au fil des générations.
Les problèmes d’éthique
La conception des OGM pose de plus un grave problème d’éthique. Que, selon ses propres convictions ou sa culture, l’on se réfère à la volonté divine, à l’intangibilité des lois naturelles, au sens moral ou au simple bon sens, avons-nous le droit d’interférer avec les mécanismes de la vie