oral de français
Le ton de la confidence se trouve en effet vite supplanté par le registre satirique à l’œuvre dans le poème. La métaphore animalière des « Singes de cour » s’avère, à ce titre, particulièrement dépréciative, ce que renchérit le recours surprenant à la majuscule. Loin de magnifier le courtisan, elle semble là pour exhiber ses défauts et souligner l’inanité de son comportement. Le courtisan est en effet présenté comme un être ridicule, un imitateur ainsi que le signifient les termes appartenant au champ lexical de la copie comme « contrefaire » v 2, « ils font le pareil » v 5 ou encore la comparaison « comme eux ». Le singe est alors choisi pour sa réputation de copieur. Pour dynamiser ce portrait et le rendre plus criant de vérité, le poète représente le courtisan en action. Le présent à valeur itérative actualise l’action, la rapproche du lecteur. Les verbes utilisés, comme « diront », « voir », « ils vont caresser » « ils le montrent du doigt » ou encore « rire », évoquent des mouvements, des sons et créent une impression de vie plus propre à capter l’attention du lecteur. Le courtisan est alors appréhendé dans la réalisation de ses vices, comme en flagrant délit. Ces vices sont également donnés à entendre par l’allitération en sifflantes vers 2 et 3, qui traduit leur fausseté. Il s’agit finalement pour Du Bellay de déshumaniser ces favoris qui ne sont bons qu’à mettre leurs pas dans ceux du roi ainsi que l’indique la proposition « en leur marcher les Princes contrefaire » qui renchérit l’idée qu’ils « ne savent rien faire ». Cette inaptitude du courtisan se trouve soulignée d’ailleurs par la rime dérivative « Faire/ contrefaire ». Le préfixe « contre » et les outils de négation comme «ne … rien » réfutent leur utilité et leurs compétences. Le courtisan est également présenté comme un être servile. Le terme « maître », au v 5 évoque effectivement une soumission, une servitude volontaire. Il se caractérise aussi par une certaine