on n'y voit rien
Cara Giulia
Dans "On y voit rien", Daniel Arasse fait partager au grand public cinq de ses analyses d'œuvres d'art tout en se défendant avec véhémence desur-interpréter leur contenu.
Dans ses interprétations, il met en valeur la compréhension d'éléments visibles par tous en nous réapprenant à regarder vraiment, c'est-à-dire sans se soumettre audiscours savant de l'iconographie
Dans cette première partie, il écrit une lettre fictive adressée à l'une de ses collègues; Clara Guilia, où il lui explique son désaccord face à certaine de sesinterprétations d'œuvres. Il lui reproche son sérieux et son point de vue trop académique.
Il ne comprend pas comment elle peut "regarder la peinture de façon à ne pas voir ce que le peintre et letableau montre". D'après lui, il y a comme un écran entre elle et les tableaux. Cet écran est dû à l'usage intensif des citations, des textes et de l'iconographie, « que [nous semblons] à tous prix, àcertain moments, vouloir interposer entre [nous et l'œuvre] une sorte de filtre solaire qui [nous] protégerait de l'éclat de l'œuvre et présenterait les habitudes acquises dans lesquelles se fonde et sereconnaît notre communauté académique ».
Il ne tente pas de nous convaincre mais de nous questionner sur certaines de nos certitudes qui nous aveugle. Pour cela, il propose d'étudier Mars et Vénussurpris par Vulcain de Tintoret afin de montrer que la convocation des textes n'est pas nécessaire. A propos de ce tableau, l'idée la plus rependue est qu'il exalte la fidélité conjugale et qu'il estune allégorie pour faire peur aux jeunes mariés. Aussi, le vase de verre peut être interprété comme un symbole de la transparence virginale de Marie et le chien comme symbole de la fidélité...Cetteinterprétation serait valable si l'épisode était traitée sans originalité, c'est à dire représentant Mars et Vénus humilié dans les filets de Vulcain. Cependant, Arasse observe que la scène est...