On ne badine pas avec l'amour
Pour Camille, ce mariage n'a rien d'un mariage d'amour, et l'on ne peut forcer le sentiment, du moins c'est ce qu'elle tente de faire croire à Perdican. Perdican, un libertin de morse, aime Camille comme au premier jour et ne voit aucun obstacle à cette union, elle, a choisi de vouer sa vie à la religion. Elle affirme que son amour va vers son seul fiancé possible : Jésus-Christ.
Camille explique à Perdican que les dix années de couvent lui ont appris à ne pas avoir confiance en les hommes, d'après des religieuses qui y séjournent en sa compagnie, et qui sont pour la plupart déçues par l'amour. C'est dans la célèbre scène 5 de l'acte deux que Camille annonce son départ à Perdican, car il n'a pas su faire changer son état d'esprit vis-à-vis de la lâcheté des hommes et des dangers de l'Amour, et elle lui dit à demi-mot que c'est pour cette raison qu'elle refuse de l'épouser. Elle a donc pris la décision de retourner au couvent et de vouer sa vie à Dieu. Perdican fait alors une critique de l'éducation religieuse et des nonnes, et plus généralement, un discours clairement anticlérical voire anti-catholique. De plus, il fait une description des rapports entre hommes et femmes qui (grâce au lyrisme de Musset) demeure inégalée...
« Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses,