OMC est-elle morte
L'Organisation mondiale du commerce (ci-après l'"OMC") a été créée en 1995, ayant succédé à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), établi en 1947.
Depuis le 26 juin 2014, l'OMC compte 160 pays membres. 23 autres pays attendent d'y accéder1. L'OMC est souvent considérée comme étant l'une des plus grandes organisations mondiales et la seule organisation ayant la capacité de sanctionner les États qui n'adaptent pas leur conduite aux termes des accords signés. Et pourtant, les signes de faiblesse se succèdent, représentant autant de sonnettes d'alarme pour les acteurs du commerce international.
Les éléments ayant conduit à la fragilisation de l'OMC se situent à l'intérieur comme à l'extérieur de l'OMC. En ce qui concerne le fonctionnement interne de l'OMC, le Professeur Olivier Blin2 identifie "deux enjeux […] celui de sa légitimité et celui de son efficacité". La tendance à favoriser le régionalisme, au détriment du multilatéralisme défendu par l'OMC, représente la principale cause externe de fragilisation. L'analyse qui suit tentera de présenter succinctement ces éléments (Partie I). Dans la deuxième partie, il sera montré que, malgré le nombre de tensions existantes, l'OMC dispose de mécanismes internes ainsi que des ressources externes nécessaires pour assurer sa survie, voire un avenir plus assuré (Partie II).
I. Eléments internes et externes ayant conduit à la fragilisation de l'OMC
L'hypothèse de la disparition imminente de l'OMC a fait couler beaucoup d'encre. On l'a dite au "bord de l'explosion"3, "moribonde"4, "sur le point de voler en éclats"5. Le 16 octobre 2014, son Directeur Général, Monsieur Roberto Azevêdo, indiquait au Comité des négociations commerciales que l'Accord sur la facilitation des échanges lui semble compromis et qu'il n’avait pas été possible de "trouver une solution pour sortir de l’impasse". Il rajoutait que "Ce pourrait être la