Oh je fus comme fou
Sujet : Pour Rousseau, les fables de La Fontaine ne jouent pas leur rôle éducatif parce que, dit-il, elles donnent à voir ce qu’il ne faut pas faire. Vous discuterez le point de vue de Rousseau en prenant appui sur la fonction traditionnelle des fables et sur les moyens mis en œuvre pour faire passer un message didactique et moral.
Introduction : Dans la Préface des Fables, La Fontaine insiste sur la vocation pédagogique de ses fables qu’il destine d’abord aux enfants. De même, Jacqueline de Romilly, dans sa Lettre aux parents sur les choix scolaires, défend la nécessité d’enseigner à l’école les fables pour leur valeur esthétique et morale. Pourtant Rousseau, dans son traité Emile ou de l’éducation, refuse de reconnaître cette vocation en affirmant que les fables constituent en quelque sorte des contre-modèles sur le plan moral et qu’elles sont dangereuses. La confrontation de ces deux points de vue opposés invite à s’interroger sur la fonction réelle des fables de La Fontaine. Si certaines d’entre elles peuvent indéniablement être mal comprises par des enfants, d’autres apportent des leçons de morale simples et accessibles dont on ne peut nier la vertu didactique. Enfin, il s’agit de repenser les termes du débat sur la fable, dont la fonction ne se réduit pas à donner une morale immédiatement perceptible mais plutôt à proposer une réflexion sur la nature humaine.
I. Thèse de Rousseau : les fables sont génératrices de mauvais exemples sur différents plans.
1) Argument 1 : La quasi totalité des fables met en scène des situations et des comportements qui ont quelque chose de répréhensible : vanité, ruse, mensonge, vantardise, manque de confiance, volonté de puissance, injustice. Selon Rousseau, elles peuvent ainsi donner aux enfants des exemples flagrants de mauvais comportements. Exemple :
2) Argument 2 : La mise en scène d’animaux incite les enfants, qui les aiment et les