Gérard de Nerval, né en 1808 et mort en 1855, est un poète romantique. Tiré du recueil Odelettes, paru dans les années 1830, « Une allée du Luxembourg » est un très bref poème composé de trois quatrains d’octosyllabes à rimes croisées. Il a été écrit en 1833, alors que Gérard de Nerval n’avait que 25 ans. Dans ce poème, le poète évoque, avec gaieté d’abord, puis avec une douloureuse mélancolie la rencontre avec une jeune fille gâchée par le temps qui passe. Mais comment le poète a-t-il su rendre au-delà de la description de la femme, le caractère tragique de l’impossible rencontre ? Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps les 2 personnages opposés, puis l’impossibilité de la rencontre et enfin nous verrons comment le poète nous fait part de son désespoir.
Le poète nous décrit le portrait d’une jeune inconnue qu’il a rencontrée. L’image qu’il en donne est jeune, gaie et séduisante.
La jeunesse du personnage est évoquée à deux reprises dans le groupe nominal « jeune fille » (vers 1 et 11), où le nom « fille » lui-même, à la différence de femme, désigne cette caractéristique. Le « refrain nouveau » que fredonne le personnage au vers 4, semble suggérer la jeunesse d’esprit ainsi que la gaieté de celui-ci. La beauté de la jeune fille est caractérisée au vers 2 par la comparaison avec l’oiseau. Il représente en effet une beauté visuelle et sonore. La « fleur » au vers 3, véritable symbole de beauté est ici portée comme un