Observatoire, environement - population de l’écosystème oasien
Problématique
Les conditions climatiques de la wilaya d’Adrar, font de l’eau une denrée rare dans la région. La faiblesse des précipitations (11mm par an), l’intense évapotranspiration et la sécheresse des sols ne permettent pas à l’eau un écoulement en surface.
Cette pauvreté en eau de surface est composée par ce que J. Savornin a appelé le plus grand appareil hydraulique. Il s’agit du gisement aquifère du continental intercalaire. Cette couche aquifère serait d’une profondeur de 800 à 1500 m . Selon les secteurs, la porosité serait de 20 à 30 ? ; et, l’étendue du bassin, dépassant les frontières algériennes, de quelques 600 000 m² . C’est dans ce bassin aquifère que sont allés chercher l’eau les habitants du Sahara en imaginant cet ingénieux système des foggaras qui est devenu une sorte de label de la région.
Cependant la foggara ne s’arrête pas à sa fonction technique –une conduite d’amenée de l’eau de la nappe souterraine au terrain à irriguer grâce à une pente appropriée-. A son débouché et faisant partie intégrante se trouve le peigne répartiteur qui subdivise en un chevelu de minuscules rigoles, une eau péniblement arrachée à l’inclémence de l’environnement. Séparant l’eau et les hommes, cette pièce (al-qasrya) traduit l’importance de la foggara dans l’organisation sociale de la région.
Elle signale que, dans cette région, c’est l’eau le véritable foncier. Elle est vendue et achetée et nécessite un délicat mesurage qui a ses spécialistes (Kiyyal al-mà), ses instruments (shaqfa ou luh) et ses archives (zmâm)
C’est de la foggara également que dépend l’organisation de l’espace.
Le ksar se trouve toujours sur le cheminement hydraulique. Pour des raisons évidentes d’ « économie des eaux », la partie habitat du ksar se situe toujours en amont du terroir permettant ainsi à l’eau de servir d’abord aux besoins domestiques avant d’atteindre la zone de culture. Elle cheminera