Observation de l'acte iii scène 2 de tartuffe
Développements ultérieurs : les deux scènes font prévoir la déclaration de Tartuffe à Elmire (v. 835-838, 875-876), et l’interruption qu’apportera Damis à leur entretien, voire l’utilisation ultérieure, par Elmire, de la passion de Tartuffe (v. 838). Ceci nous permet de remarquer que l’art de Molière ne consiste pas à surprendre le spectateur mais au contraire à faire naître chez lui des attentes pour les combler ensuite.
Pratiques religieuses : la « haire » et la « discipline » désignent des instruments de pénitence, une chemise de crin et un petit fouet. Les dévots s’infligeaient volontairement des souffrances, les offrant à Dieu pour se mortifier et se détacher des choses temporelles. Quant aux aumônes, elles étaient pratique courante chez les membres de la Compagnie du Saint-Sacrement, qui insistaient particulièrement sur la vertu chrétienne de charité. On compte parmi eux saint Vincent de Paul, dont l’œuvre envers les plus démunis est exemplaire. Tartuffe fait donc référence à des pratiques réelles des vrais dévots.
Informations sur Tartuffe : il fait profession d’austérité dans les premiers vers, mais la haire et la discipline paraissent étranges à qui sait que Tartuffe, « gros et gras », mange à son souper « deux perdrix, avec une moitié de gigot en hachis », dort dans « son lit bien chaud », et boit « à déjeuner quatre grands coups de vin » (I, 4). À la représentation, tout dépend bien sûr du parti pris, et de l’apparence de Tartuffe. Nous sommes sûrs que Molière le faisait jouer par un acteur qui