Depuis toujours, l'histoire est une science très complexe qui comporte plusieurs ambiguïtés, c'est-à-dire qu'ils y a des évènements, des périodes auxquelles les historiens ne peuvent pas avec exactitude déterminer leur début ou leur fin. Par exemple, encore aujourd'hui, ils n'arrivent pas à déterminer le début de la période du Moyen-Âge, certains affirment que celle-ci débute lors du sacre de Rome en 410 tandis que d'autres penchent plutôt du côté de la déposition du dernier empereur à Rome en 476. On peut donc conclure facilement que ces types de débat font couler beaucoup d'encre chez les historiens qui tentent de nous persuader que leurs opinions est la bonne. Le texte de Laurent Mucchielli, Aux origines de la nouvelle histoire en France: l'évolution intellectuelle et la formation du champ des sciences sociales (1880-1930), est un exemple parfait de cette situation assez délicate. Le débat que tente de clore ce texte est celui sur la naissance de la « Nouvelle Histoire », histoire qui est marquée par le mouvement de l'École des Annales. Mucchielli nous propose donc comme thèse que les « années 1870-1930 sont au contraire un moment central dans l'historiographie tant au plan institutionnel qu'au plan intellectuel […] C'est en effet dès cette époque que s'est cristallisée l'aspiration à faire de l'histoire une science sociale. » (p.55) Cette incertitude sur le début de la Nouvelle Histoire sera donc la problématique que l’auteur va tenter de clarifier pour nous dans ce texte. Il va supporter sa thèse en nous présentant quatre idées principales qui tenteront de nous expliquer l'histoire qu'y existait avant les Annales. Premièrement, l'auteur nous met en contexte grâce à l'histoire positiviste et nous propose les premiers signes d’une démarcation entre les deux pensées historiques. Ensuite, il nous montre le progrès de celle-ci dans le champ des sciences sociales, progrès visible avant 1929, date de la création des Annales. Après, il va tenter de régler les débats