Nouvelle en lien avec "Le Radeau de la méduse"
Pendant sa traversée, au large des côtes sénégalaises, la Marie-Séraphine fut frappée par un terrible orage. D’énormes vagues de plus de cinq mètres de haut basculèrent le négrier qui chavira, provoquant de nombreux dégâts de cargaison et d’hommes. Le Capitaine, constatant les ravages causés, prit la decision d’abandonner le navire et de construire un radeau au plus vite. L’assemblage débuta aussitôt , et fut achevé rapidement. Les blancs embarquèrent sur le radeau, qui fut tiré par le seul et unique canot de sauvetage du navire, où se trouvait le capitaine. Tous les “nègres’ furent abandonnés dans la cale. Mais l’un d’eux, le serviteur personnel du capitaine, au courant des plans de ce dernier, s’était caché dans un tonneau vidé de son contenu et fut donc clandestinement introduit sur le radeau.
Un soir, pendant que tout les occupants de l’embarcation dormaient profondément, le capitaine et ses proches, voyant le niveau des vivres diminuer , prirent la decision de couper la corde qui les reliait au radeau, celui-ci les ralentissant trop. Au petit matin, la confusion fut à son comble. Elle augmenta lorsque le “nègre” fut découvert dans le tonneau. Les blancs, remis de leur surprise, se demandèrent quel sort ils pourraient donner à ce clandestin :
-“À la mer, à la mer!
-Non, pendons ce nègre haut et court et qu’on en finisse!
-Non, décapitons-le!”
Le concerne prit alors la parole :
“-Vous feriez une erreur fatale : votre capitaine vous abandonne, vous êtes perdus, je connais la côte et ses environs, je peux vous guider vers la terre ferme.”
Les blancs furent déconcertés par les paroles du “nègre”, et après quelques concertations, la decision fut prise de le laisser en vie mais ficellé à un coin du radeau. Il servit de guide et, aux fils des jours, il gagna la confiance de l’équipage, lequel lui permit de se déplacer librement sur l’embarcation. Dès qu’un bateau se faisait apercevoir à l’horizon, il était le premier à