Notre première mondialisation suzanne berger
La mondialisation ne progresse pas d’une façon continue et irréversible
Suzanne Berger commence par repérer, au tournant du XIX° et du XX° siècle, une série de mutations dans l’économie internationale qui tendent à créer un seul marché mondial pour les biens et les services, le travail et le capital. Auparavant, l’essentiel de la production, de la consommation et de l’épargne échappait aux contraintes du marché. De plus, les échanges internationaux étaient concentrés entre les mains d’un petit nombre de familles, d’entreprises et d’institutions. Mais pas moins de 1,6 million de petits épargnants français déposèrent des réclamations quand l’Etat soviétique refusa d’honorer les engagements du régime précédent.
Elle rappelle par ailleurs le grand débat qui agita l’Europe dans la décennie qui précéda 1914, sur les relations entre l’internationalisation de l’économie et les risques de guerre. Dans l’ouvrage de Norman Angell de 1910, The Great Illusion, vendu à des millions d’exemplaires, l’idée est défendue que dans un monde d’activités économiques étroitement intégrées, à peine moins qu’aujourd’hui, la guerre aurait un effet économique dévastateur, même pour le vainqueur. Pour autant, cette «