Notion d'habitus
Genèse de la notionLes prémices de la notion d'habitus remontent à l'antiquité grecque.
Le terme de hexis est débattu dans le Théétète de Platon : Socrate y défend l'idée que la connaissance ne peut pas être seulement une possession passagère, qu'elle se doit d'avoir le caractère d'une hexis, c’est-à-dire d'un avoir en rétention qui n'est jamais passif, mais toujours participant. Une hexis est donc une condition active, ce qui est proche de la définition d'une vertu morale chez Aristote.
Aristote donne une analyse sémantique fort détaillée de la notion de hexis, traduite au moyen âge par habitus, et en français par "disposition" ou "manière d'être". Cette disposition acquise (hexis est de la même famille qu'echein, avoir) est, selon lui, plus durable que l'émotion passagère. L'intention, en effet, n'explique pas à elle seule l'action : il faut ajouter quelque chose comme une "cause" motrice ou efficiente : l' habitus. De surcroît, l'action est composée d'actes volontaires effectués de plein gré (matière), organisé par une règle (forme). La traduction ordinaire d' hexis par "habitude" affadit un peu la notion. Une habitude paraît en effet concerner davantage les actes moteurs de base que l' habitus, à laquelle Aristote arrime tout de même la notion de vertu (qui ne saurait être entièrement automatique). La contraction de l'habitus ne se réduit pas tout à fait à l'accoutumance produite par la répétition.
Chez Thomas d'Aquin, le terme d'habitus se réfère à l'intériorisation par un sujet de la perfection à laquelle il aspire, et qui se révèle dans les activités pratiques.
Dans la sociologie de Marcel Mauss, l'habitus est un principe important de sa vision de " l'homme total " qui fait elle-même écho à celle de " fait social total " . Il y