"Non l'amour n'est pas mort" R.Desnos
Lorsqu’il compose les poèmes de la section Les ténèbres du recueil Corps et bien, Robert Desnos est en instance de rupture avec le mouvement Surréaliste.A partir de cette période, il peut s’affranchir en partie des méthodes de l’avant-garde, telles l’utilisation de l’écriture automatique, pour évoluer vers une poésie plus réfléchie et plus personnelle, tout en recourant toujours à certaines techniques des Surréalistes. Ainsi le titre, Les ténèbres, atteste d’une source d’inspiration en partie onirique.
Le poème La voix de Robert Desnos, qui ouvre la section devrait, si on se fie à son titre, permettre de caractériser l’écriture de ce poète. En quoi, cette voix amorce t’elle un revirement et sur quelles thématiques s’exerce-t-elle ?
On s’intéressera successivement au contexte dans le poème - moment et lieu - où cette voix s’exprime. Après cela, on verra quel(s) pouvoir(s) –de nature(s) quasi magique(s) – elle détient. Et à travers les thèmes sous-jacents qu’elle a pour dessein de mettre en lumière, on mentionnera enfin les registres poétiques associés afin de voir, si il y a réellement rupture.
La voix, c’est le moyen de l’expression. Ici, c’est celle de Robert Desnos. C’est donc la voix d’un poète, plus encore d’un poète nommé, une Voix dans sa particularité donc. Elle ouvre, avec ce poème, la section Les ténèbres et le « je » lyrique. Mais dans quelles circonstances cette voix s’exprime t’elle ? Pour que le message porte, le contexte a son importance : l’heure et le lieu ainsi que le destinataire final. Le « je » parle au cœur de la nuit (thème récurrent de la section), sa voix résonne dans la campagne et dans le luxe des fumoirs. Enfin, les destinataires sont multiples mais le plus important reste tout de même l’apparition dont la présence diffuse, au terme du poème, est à mettre en relation avec Le journal d’une apparition composé à la même période.
Le moment où la voix lance son appel est