No low cost
Editions du Moment
2009
Cet ouvrage bien reçu par le public, dénonce l'hypocrisie des pays riches qui délocalisent leurs productions polluantes dans les pays pauvres, au prétexte d'obtenir les prix les plus bas possibles pour leurs consommateurs. Reste à savoir comment sortir de ce piège, dont souffrent tout autant les pays pauvres que les pays riches. La question n'est pas vraiment posée au sommet de Copenhague. Reprenons ici quelques propositions de bon sens, déjà dans l'air mais peu entendues encore.
Bruno Fay et Stéphane Reynaud ont publié une présentation de leur thèse dans Le Monde du 12 décembre 2009. Nous en extrayons les passages les plus significatifs suivants :
« D'un côté, il y aurait les bons, entendez les pays développés engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique : l'Union européenne, les Etats-Unis depuis peu. De l'autre, les renégats : la Chine, l'Inde et les Etats dits salissants, accusés de tous les maux. Une vision du monde simpliste qui passe à côté de l'essentiel : l'Inde et la Chine émettent des gaz à effet de serre pour fabriquer nos jouets, pour cultiver nos légumes. La course aux bas coûts, la folie low cost, ne délocalise pas seulement les emplois. Elle délocalise aussi nos propres pollutions...
« Les exportations alimentaires de la Chine vers la France ont augmenté de 44% entre 2005 et 2007. En 2008, la France a importé 411 millions d'euros d'aliments chinois. Une asperge sur deux vendue dans l'Hexagone est "made in China", car quatre fois moins chère à produire du côté de Shenzen que sur les rives de la Méditerranée. En deux ans, les importations de meubles chinois ont bondi de 54 %.
« Drapés dans notre bonne conscience, nous refusons de voir que nous sommes les premiers producteurs de CO2 en nous ruant sur les étalages de tee-shirts à 2 euros, en achetant des tomates à 1 euro le kilo ou en prenant l'avion pour passer des vacances à Saint-Domingue à 299 euros la semaine.
«