Descartes en élaborant son cogito développe une idée de l'homme comme sujet dans un monde qu'il doit penser et dominer. C'est la prise de conscience de soi, et la certitude de sa propre existence qui lui permettent cela. Et il définit l'être humain comme posé dans le monde, déjà terminé. Mais il ne nous indique pas l'origine de la conscience. Si celle-ci est décrite à travers un cheminement intellectuel, Descartes n'en présente pas pour autant la généalogie. La conscience est-elle si naturelle, si présente chez l'homme? C'est cette problématique qui va motiver l'extrait du texte de Nietzsche. L'auteur va procéder à une analyse critique de toute philosophie du sujet, pour retrouver l'être qui aura dû développer cette conscience lacunaire. -Dans ce texte, Nietzsche attaque la notion, ou bien plutôt le concept philosophique de "conscience": En effet il s'agit bien d'une tradition philosophique qui a érigé la conscience comme degré suprême de l'évolution humaine. Nietzsche va au contraire la présenter comme un avatar de nos besoins les plus bas, les plus intéressés. Et ainsi il va lui refuser l'éventuelle capacité à nous élever vers une plus grande morale. L'intérêt de ce texte ne se trouve donc pas dans une démonstration rigoureuse, et une riche analyse de la nature humaine. Il ne faut pas prendre cela pour une prétention anthropologique; mais bien au contraire comme une critique sanglante de la philosophie traditionnelle, cherchant à ériger l’homme au sommet de la création. Cela permet de mieux expliquer la nature faible de l'homme.
En ce sens Nietzsche reprend correctement le rôle qu'il estime revenir au philosophe: celui d'une lucidité, qui ne cherche pas à s'émouvoir, et à s'illusionner sur notre nature, mais bien au contraire à l'attaquer pour en montrer les défauts. Selon sa propre expression il étai prêt à faire de la philosophie à coups de marteau. Donc pour entamer cette lecture, abandonnons tous nos préjugés, et considérons que "la